Le futur est circulaire

Hans Schurmans est Logistics Operations Division Lead chez Proximus. Dans cet article, il explique le processus de recyclage et de reconditionnement mis en place par Proximus pour les appareils de ses clients. Il se penche aussi sur d’autres ambitions de l'entreprise en vue de contribuer à l'émergence d'une économie véritablement circulaire.

Hans Schurmans
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Proximus a l'ambition de devenir véritablement circulaire dans sa chaîne de production et de logistique. Mais de quoi parle-t-on exactement ? En tant que responsable de cette transformation, j'ai recherché la définition de l'expression "véritablement circulaire". Il s'avère qu'il n'y en a pas. Rien de plus simple, me direz-vous, d'atteindre un objectif quand on le définit soi-même. Malheureusement pour mon équipe et moi-même, ne nous sommes pas facilité la tâche. La définition que nous avons choisie nécessitera en effet des efforts considérables et une sérieuse dose de collaboration et de coordination.

Mais une chose est sûre : tous ces efforts valent leur pesant d'or. D'autant que la circularité n'est pas un thème nouveau chez Proximus, qui compte déjà de nombreuses réalisations en la matière. La circularité, c'est l'avenir, et toute entreprise moderne devrait l'inscrire au cœur de ses priorités. Prolonger la durée de vie des appareils ou recycler leurs composants permet de réaliser des économies gigantesques, tant au niveau des matières premières que de la production et du transport. En plus des avantages évidents en termes de durabilité, le modèle circulaire peut vous faire économiser beaucoup d'argent, comme c'est déjà le cas chez Proximus. Le tout est de bien réfléchir et d'investir avec discernement dans des domaines tels que la conception, les partenariats, la logistique et l'organisation des entrepôts. Quelques mots d'explications.

Le point de départ : la conception circulaire

Pour retracer les premiers pas de Proximus vers la circularité, il faut remonter à une dizaine d'années d'ici. C'est à cette époque que nous avons commencé à investir dans le reconditionnement et le recyclage de nos appareils grand public : décodeurs, modems, câbles, etc. Ces équipements étant en location chez nos clients, ils sont faciles à récupérer (contrairement aux appareils vendus, comme les smartphones). Il s'agit aussi d'appareils assez basiques, ce qui rend leur reconditionnement et leur recyclage relativement simples.

Je dis "relativement simples", mais il y a toujours moyen de rendre les processus plus efficaces. L'un des aspects sur lesquels nous travaillons est celui de la conception circulaire. Au fil des ans, nous en avons fait une exigence à l'égard de nos partenaires et fournisseurs. Un concept qui peut sembler compliqué, mais qui signifie pour l'essentiel que lorsque nous concevons un produit, nous tenons compte d'emblée, entre autres critères, de l'aspect "reconditionnement". La conception circulaire, c'est par exemple opter pour un composant wi-fi facilement remplaçable dans un modem, afin de faciliter les mises à niveau futures, ou encore remplacer les clips fragiles en plastique par des vis métalliques pour une plus grande longévité.

Ce type de conception circulaire facilite grandement notre travail : les appareils fabriqués de cette manière sont plus simples à tester et à réparer et plus rapides à démonter lorsqu'ils arrivent en bout de course. Chez Proximus, nous n'appliquons pas seulement le concept de conception circulaire à nos appareils : nos processus logistiques sont conçus de la même manière, avec des avantages tout aussi importants à la clé. Ainsi, nous avons décidé d'intégrer CTDI, notre reconditionneur partenaire, dans notre centre de distribution de Courcelles. Il faut savoir que CTDI traite actuellement environ 800 000 appareils par an. Cette simple intégration a permis de supprimer les transports et d'économiser ainsi 170 tonnes de CO₂ et des montants substantiels par an.

L'objectif : la production circulaire

Ces interventions au niveau de la conception et de la logistique sont un bon début, mais elles ne suffisent pas. Nos efforts actuels ne nous permettront pas d'atteindre notre objectif. Quelle que soit la fréquence de nos réparations et de nos reconditionnements, quels que soient nos efforts pour limiter les transports, tout appareil arrive inévitablement en fin de vie à un moment ou à un autre. Il est alors transporté et mis au rebut par un partenaire externe.

Si nous voulons devenir véritablement circulaires, nous devons franchir plusieurs étapes supplémentaires. C'est pourquoi nous étudions actuellement la possibilité de désassembler en interne ces équipements en bout de course. Nous aurions ainsi un contrôle total sur l'ensemble du cycle de vie de nos appareils. Nous pourrions aussi revendre les matériaux récupérés, et en tirer au passage un bénéfice économique, ou à tout le moins nous assurer que ces matériaux sont éliminés de manière appropriée et durable. L'idéal serait que nos fournisseurs réutilisent ensuite ces matériaux récupérés pour fabriquer de nouveaux appareils. La boucle serait ainsi bouclée.

La vision : une économie circulaire

Chez Proximus, nous pouvons et nous voulons faire plus. Notamment en incorporant d'autres types d'appareils dans nos processus de reconditionnement et de recyclage. Mais comme vous l'avez compris, nous ne pouvons pas devenir véritablement circulaires à nous seuls. Nous dépendons de partenaires, de fournisseurs et de consommateurs à différentes étapes du processus. La priorité pour Proximus : convaincre tous ces intervenants de se rallier à nos efforts pour parvenir à une économie circulaire.

Mais si nous voulons avoir un réel impact dans la lutte contre le changement climatique, ce n'est pas seulement Proximus, mais l'économie toute entière qui doit prendre le chemin de la circularité. Cet enjeu nécessite de dépasser les clivages traditionnels pour nous tourner vers nos concurrents directs. En effet, si la concurrence est nécessaire dans notre économie, elle n'a pas sa place dans une économie durable. Nous avons au contraire besoin de plus de collaboration entre tous les acteurs du secteur et au-delà, afin de créer une économie véritablement durable : l'économie du futur. Et ce futur sera circulaire.

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