Rêver, c'est bien, agir, c'est mieux : Eight & Proximus offrent un salaire de base aux villageois de Lutala

L'ouverture d'une épicerie. La pose d'une nouvelle toiture sur une maison. L'installation d'un kit solaire. Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres de la manière dont les habitants de Lutala, un petit village du Congo, utilisent l'argent qu'ils reçoivent grâce à une collaboration entre Proximus, Umicore et l'ASBL Eight. Cette initiative s'inscrit dans l'ambition plus vaste de Proximus de devenir une entreprise entièrement circulaire d'ici 2030. Mais pourquoi Lutala ? Tout a commencé par une initiative de collecte de GSM usagés.

Plus de 3 millions de GSM au rebut traînent dans des cartons, des tiroirs, des greniers ou des caves. En Belgique, moins de 5 % des GSM usagés sont recyclés. Tout cela, alors même que 90 % des matières premières qui les composent - comme le cuivre, l'or et le cobalt - sont recyclables. Forte de ce constat, Proximus s'est associée à Umicore pour faire bouger les choses. Le but : collecter ensemble un maximum de GSM, les démonter et en recycler les matières premières. Ce processus appelé "urban mining" s'avère bien plus efficace, en termes de durabilité, que l'exploitation minière traditionnelle.

L'initiative a également incité Proximus à s'intéresser de plus près à ce qui se passe dans les zones d'extraction des matières premières. L'impact environnemental de l'exploitation minière artisanale est bien connu et documenté : de la déforestation à la pollution des rivières, le tableau est désastreux. Pire encore, le coût humain de l'exploitation minière est tout aussi important et ne saurait être passé sous silence. Les personnes travaillant dans les mines souffrent souvent de mauvaises conditions de travail, sans parler de problèmes plus importants comme l'exploitation, la corruption, voire les guerres.

Opérateur télécom figurant parmi les plus grandes entreprises de Belgique, Proximus considère qu'elle se doit de contribuer à un véritable changement. L'une des solutions consiste à sensibiliser les utilisateurs à ces problèmes et à leur proposer de recycler leurs GSM usagés dans les points de vente Proximus (en échange d'un bon d'achat ou d'un don à Eight). Une autre consiste à aborder la situation de front.

Transferts mensuels inconditionnels en espèces

C'est ici que Eight, partenaire de Proximus, entre en scène. Eight propose pendant deux ans des transferts mensuels inconditionnels en espèces aux personnes en situation d'extrême pauvreté. Elle rompt avec les habitudes établies en garantissant un revenu de base aux personnes vivant dans la pauvreté. Ces dernières peuvent ainsi décider plus librement de la façon dont elles dépensent leur argent. Une philosophie entièrement partagée par Proximus et qui a valu à Eight de remporter le prix "Digital for development".

Depuis octobre 2021, Proximus et Umicore financent ces transferts inconditionnels en espèces aux villageois de Lutala, petit village minier en République démocratique du Congo (RDC). La RDC est un pays particulièrement touché par la pauvreté, alors même que ce pays est l'un des plus riches au monde en ressources naturelles. Pourtant, les communautés locales d'artisans et de petits exploitants miniers ne parviennent pas à sortir de la pauvreté. A Lutala, le revenu mensuel moyen des mineurs se situe entre 71,37 et 86 USD par mois. 32,5 % des villageois travaillent comme mineurs d'étain. Ils sont pourtant contraints, pour 92 % d'entre eux, de combiner l'exploitation minière avec un autre emploi.

Le projet de salaire de base d'Eight présente une structure standard. Tous les habitants du village reçoivent un GSM basique et une carte SIM et un montant mensuel fixe est déposé sur leur compte bancaire mobile individual sur leur GSM. À Lutala, les adultes reçoivent 20 USD, tandis que les jeunes de moins de 18 ans reçoivent 10 USD par mois, déposés sur le compte de leur mère ou de la femme qui prend soin d'eux.

Steven Janssens, cofondateur de Eight: "La recherche scientifique montre que les personnes qui vivent dans la pauvreté se mettent "en mode survie". Obsédées par leur dénuement personnel, elles n'ont aucune ressource mentale à consacrer à quoi que ce soit d'autre. Mais lorsqu'elles échappent à leur dénuement, elles passent à l'action. Elles envoient leurs enfants à l'école, se font soigner beaucoup plus tôt, développent leur esprit d'entreprise et collaborent davantage."

Construire un monde plus durable, étape par étape

Le projet de Lutala est le premier de ce type en RDC, mais il s'inspire de projets similaires menés par Eight dans quatre villages en Ouganda. Et il est déjà clair que les habitants de Lutala parviennent à faire preuve de sagesse dans la manière dont ils dépensent l'argent reçu. De l'élevage de porcs à des kits solaires, en passant par de nouveaux toits et l'ouverture de petites boutiques, la contribution de Proximus semble changer fondamentalement la vie quotidienne des villageois. Et les bonnes nouvelles ne s'arrêtent pas là : le projet s'étend au-delà des frontières de Lutala et permettra à toute la région de Kalima de bénéficier d'un salaire de base pendant deux ans. Le projet complet, mené en collaboration avec Fairphone, se déroulera jusqu'en 2026. L'initiative lancée à Lutala, pour sa part, financée par Proximus et Umicore, se poursuivra jusqu'en octobre 2023.

Quelle est la prochaine étape pour Proximus ? L'ambition est de parvenir à zéro émission nette de carbone d'ici 2040 et de devenir entièrement circulaire d'ici 2030. En tant qu'entreprise, nous nous engageons clairement à contribuer activement à une économie circulaire et à une société durable. Le projet mené à Lutala n'est qu'une des nombreuses initiatives qui prouvent que nous traduisons nos paroles en actes. Mais ce n'est pas tout : du passage à des emballages respectueux de l'environnement à la construction d'un réseau plus écologique, en passant par le reconditionnement d'appareils, nous trouvons des moyens de faire la différence partout où nous le pouvons. Et ce n'est que la partie visible de l'iceberg. En coulisses, nous inventons et développons déjà de nouveaux modèles d'entreprise et de consommation. Car lorsque l'enjeu est de faire de ce monde un monde plus durable, l'heure n'est plus à la rêverie. Il faut agir.

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